MATN ABÎ SHUJÂ' AL-GHÂYA WA AT-TAQRÎB (TRAITÉ DES ACTES CULTUELS SELON L'ÉCOLE SHÂFI'ITE) - MAISON D'ENNOUR

Le livre que nous présentons ici, il s'agit du " Ghayat al-Ikhtisar " un des meilleurs abrégés de jurisprudence qui aient été écrits en la matière et un des meilleurs ouvrages présentant cette science en peu de mots.

En raison de l'importance de ce livre, un grand nombre d'Ulémas illustres ont entrepris de le commenter, L'expliquer ou le mettre en vers. Le livre intitulé : " Ghayat al-Ikhtisar" du Cadi Abü Shuja' - Dieu l'ait en Sa miséricorde - a été édité maintes fois à travers le monde musulman, étant donné la popularité persistante dont jouit ce manuel jusqu'a aujourd'hui, parmi les fidèles de l'Islam. Si le Ghâyat al-Ikhtisar compte parmi les livres de jurisprudence dans le rite shafi'ite les plus lus et les plus compulsés par les étudiants qui sont encore novices dans l'apprentissage des sciences religieuses, c'est notamment en raison de la concision de son style, la clarté de son expression et la probité de son auteur.

Cependant, on est bien obligé de constater la faiblesse de certains des statuts légaux (hukm) qu'il énonce, la fragilité de certaines des conditions qu'il pose et l'imprécision de certains des termes qu'il emploie. En sorte qu'il fallait faire de brefs éclaircissements, nécessaires à l'intelligence du texte, de rapides corrections, nécessaires à la connaissance des avis autorisés dans l'ecole shafi'ite, et de courts ajouts, pour un complément d'informations, que J'ai tous fait figurer en notes de bas de page.

L'auteur Abû Shuja'

L'auteur de ce livre est le Cadi Abû Shuja', Ahmad ibn al-Husayn ibn Ahmad al-Asfahani al "Abbadani, d'obédience shåfi'ite. Celui-d naquit à al-Basra, en 433 de l'Hégire. Il assuma la fonction de wozir en 447, et entreprit de répandre la justice et la religion. On rapporte que le Cadi Aba Shuja' ne sortait jamais de chez lui sans faire une prière et réciter un peu de Coran. On raconte également que pour défendre le droit, il ne craignait le blâme de personne. On relate aussi qu'il avait dix personnes à son service, chargées de partager les aumônes entre les pauvres et leur faire des dons; ainsi a-t-on vu notre Cadi remettre un jour à un nécessiteux, la somme de 120 dinars or. Puis, il décida par la suite de se retirer du monde.

Le Cadi Abu Shuja' enseigna les sciences religieuses à al-Basra plus de quarante ans, et instruisit ses habitants, notamment dans la jurisprudence de l'imam ash-Shafii - Dieu l'ait en Sa miséricorde. Puis, il s'installa définitivement à Médine, où il se mit entièrement au service de la Mosquée du Prophète (). On raconte qu'il y nettoyait les lieux saints, y allumait les lampes et y étendait les tapis. Il en fut ainsi jusqu'à ce qu'il décède - Dieu l'ait en Sa miséricorde -, en l'an 593 de l'Hégire. Le Cadi fut enterré dans une mosquée qu'il avait fait construire au niveau de la porte de Gabriel, à proximité du cimetière d'al-Baqi'.

On rapporte que le Cadi Abu Shuja' vécut 160 ans, sans perdre l'usage d'aucun de ses organes. Comme on lui demandait un jour la raison de sa longévité et de sa bonne santé, celui-ci répondit :« Je n'ai jamais désobéi à Dieu avec aucun de mes organes. Ayant préservé mes membres du péché dès ma plus tendre enfance, Dieu s'est chargé de les préserver à l'age de la vieillesse. >>